Le phénomène du coworking a connu une croissance exponentielle ces dernières années, modifiant profondément les habitudes de travail et les besoins en matière d’immobilier commercial. Les espaces de travail partagés ont ainsi transformé l’offre et la demande sur le marché des bureaux, bousculant les acteurs traditionnels et faisant émerger de nouveaux enjeux.
Un essor fulgurant des espaces de coworking
Déjà bien installé dans les grandes agglomérations, le coworking gagne de plus en plus de terrain, y compris dans les villes moyennes et les zones rurales. Selon une étude réalisée par JLL, la superficie totale dédiée au coworking en France a été multipliée par dix entre 2013 et 2018. Les espaces de travail collaboratif représentent désormais près de 3 % du parc tertiaire français.
Cette tendance s’explique notamment par l’évolution des modes de travail, favorisée par la digitalisation et la montée en puissance du télétravail. Les entreprises cherchent également à réduire leurs coûts immobiliers, tout en offrant à leurs salariés un environnement flexible, propice à la créativité et aux échanges.
L’impact sur le marché immobilier commercial
Face à cette demande croissante pour des solutions flexibles d’occupation des espaces de bureaux, l’offre s’est adaptée. Les espaces de coworking séduisent désormais une clientèle plus large, allant des indépendants aux grandes entreprises en passant par les start-ups et les PME. Cette diversification des utilisateurs influence directement le marché immobilier commercial, avec des conséquences sur les loyers, la vacance et la qualité des biens proposés.
Les prix des loyers ont ainsi tendance à augmenter dans les zones où la demande pour des espaces de coworking est forte. Par ailleurs, ces espaces étant généralement situés dans des immeubles récents ou rénovés, ils contribuent à tirer vers le haut la qualité globale du parc tertiaire. Enfin, l’apparition d’acteurs spécialisés dans le coworking a modifié la structure même du marché immobilier commercial, avec des baux plus courts et plus flexibles.
La réponse des acteurs traditionnels
Face à ce bouleversement du marché immobilier commercial, les acteurs traditionnels n’ont pas tardé à réagir. Des groupes comme BNP Paribas Real Estate ou Cushman & Wakefield ont ainsi développé leur propre offre de services dédiés au coworking, afin de répondre aux besoins spécifiques de cette nouvelle clientèle. Ils proposent notamment des solutions intégrées pour la création d’espaces de travail partagés au sein d’immeubles existants ou en cours de développement.
D’autres acteurs du secteur ont choisi de s’allier avec des spécialistes du coworking pour compléter leur offre. C’est le cas de Savills, qui a noué un partenariat avec la start-up française Deskopolitan pour proposer des espaces de travail partagés dans ses immeubles.
Les enjeux pour l’avenir du marché immobilier commercial
Si le coworking représente aujourd’hui une part encore relativement faible du parc tertiaire, son essor rapide et les changements qu’il induit laissent entrevoir de nombreux enjeux pour l’avenir du marché immobilier commercial. Parmi ceux-ci, on peut citer :
- La nécessité d’adapter les immeubles existants ou en projet pour répondre aux attentes des utilisateurs en matière d’espaces de travail partagés et de services associés (salles de réunion, espaces détente, restauration…).
- L’importance croissante de la qualité environnementale et du bien-être au travail dans les critères de choix des locataires, qui devront être pris en compte par les investisseurs et les promoteurs.
- Le développement de nouvelles formes d’occupation des espaces, avec une tendance à la mutualisation des surfaces et des services entre plusieurs entreprises.
Dans ce contexte, il est essentiel pour les acteurs traditionnels du marché immobilier commercial de se positionner sur ces nouveaux besoins et d’intégrer cette évolution dans leur stratégie. Le coworking constitue ainsi à la fois un défi et une opportunité pour l’ensemble du secteur.
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